La complexité de la réglementation financière n’est plus une fatalité en Suisse

complexité de la réglementation financière

Les lois, textes réglementaires, circulaires et normes, tant en Suisse, dans l’Union européenne qu’au niveau d’organismes internationaux, s’empilent et se succèdent. Ils génèrent indiscutablement une réelle complexité de la réglementation financière. Pourtant, simplifier ce qui est complexe démontre la bonne compréhension du sujet. Face à cette situation que vivent les banques suisses et les cabinets-conseils qui les accompagnent, comment faire de cette philosophie une réalité dans le domaine réglementaire ? Désormais, les outils de Regulatory Technology dits RegTech apportent des solutions concrètes. Découvrez dans cet article comment procéder.

1 – Des dispositions réglementaires qui s’empilent et qui complexifient leur respect

La réglementation financière en Suisse, ce sont des milliers de pages de documentation. En outre, la complexité augmente par le fait que les dispositions réglementaires ne cessent d’évoluer afin de s’adapter et de réagir aux diverses crises financières mondiales. Pourtant la Suisse tente de réduire cette complexité pour les petites banques. Elle a ainsi introduit la notion de proportionnalité dans la réglementation bancaire.

1.1 – Des sources d’information réglementaires multiples

Qu’il s‘agisse de dispositions réglementaires suisses, internationales ou élaborées au niveau européen par exemple, toute banque est confrontée à la complexité liée à la quantité d’informations

La gestion de la réglementaire financière exige selon les sujets et reportings à traiter de consulter, entre autres :

  • les lois, ordonnance et circulaires de la FINMA ;
  • les rapports explicatifs, commentaires et rapports de consultation émis par la DFF et la FINMA, soit 620  pages uniquement pour l’année 2022 ;
  • les sources réglementaires relatives aux changements de l’auto-réglementation (commentaires et textes de l’ASB et de l’AMAS) ;
  • les projets de textes législatifs, comme ceux relatifs à Bâle III final ;
  • les changements réglementaires induits par des lois autres que celles de la réglementation financière.

1.2 – Une complexité de la réglementation financière liée également aux évolutions permanentes

L’équilibre reste souvent précaire entre trop de réglementation financière et un manque de régulation dans certains domaines. À chaque crise bancaire mondiale correspond une évolution des textes. Ainsi, c’est à l’issue de la crise de 2008-2009 que le comité de Bâle travaille sur Bâle III puis Bâle III final.

Les nouvelles secousses mondiales, tant aux États-Unis qu’en Suisse conduiront probablement à d’autres changements. En particulier en matière de ratios réglementaires, les aspects risque de liquidité et risque de taux devraient évoluer. Toutes ces évolutions contribuent à accroître la complexité de la réglementation financière en Suisse.

1.3 – Une volonté des régulateurs suisses de réduire la complexité pour les petites banques

Face à cette difficulté en matière de mise en œuvre des exigences de la réglementation, la Suisse a initié des mesures de simplification pour les plus petits établissements financiers. Ainsi, ceux qui entrent dans le régime des petites banques sont dispensés depuis début 2020 de certaines dispositions prudentielles.

Toutefois, la FINMA souligne l’importance d’une considération dynamique dans son article “expériences relatives au régime des petites banques” publié dans le dossier petites banques. Elle ajoute dans ce même extrait du rapport annuel 2021 que “d’autres assouplissements possibles devront par conséquent être envisagés à l’avenir lors de l’élaboration ou de la mise à jour de la réglementation”.

2 – Un outil pour lutter contre la complexité de la réglementation financière : la RegTech

Comme l’écrit en 2017 BSI Economics. “La complexité de la réglementation et de la surveillance du système financier a en effet nécessité plusieurs échelons de régulation, dans un objectif de stabilité financière, visant à encourager la coopération internationale et la convergence des normes, tant au niveau européen qu’international”. C’est un fait. Toutefois, grâce à la RegTech, cette complexité ne constitue pas une fatalité.

2.1 – Qu’est-ce que la RegTech et dans quels domaines intervient-elle ?

La RegTech, en français “technologies de la réglementation” offre des services spécialisés aux établissements financiers afin de gérer la conformité. Les acteurs de la RegTech utilisent des technologies comme l’intelligence artificielle, le big data, le cloud et l’automatisation. 

Les domaines d’intervention sont nombreux. De la protection des données, à la lutte anti-blanchiment, en passant par les activités de veille réglementaire et de gestion de la conformité notamment, les RegTechs couvrent toute la complexité réglementaire.

2.2 – Une solution RegTech pour simplifier la gestion réglementaire dans les banques suisses : e-Reg

En s’équipant d’un outil RegTech comme celui proposé par easyReg, une banque ou un cabinet-conseil auprès d’établissements financiers parvient à appréhender la complexité.

2.2.1 – Notre mission RegTech

Notre entreprise a pour vocation de simplifier tout le travail relatif à la réglementation. Vous travaillez dans le service financier d’une banque, dans un cabinet d’avocat ou une société de conseil ? Avec la plateforme SaaS e-Reg, vous bénéficiez des avantages suivants :

  • identifier rapidement la bonne information dans l’ensemble de la réglementation suisse comme internationale ;
  • gagner du temps dans votre activité de gestion de la réglementation ;
  • réduire le coût de la conformité ainsi que celui de la non-conformité ;
  • disposer d’un outil RegTech pour piloter les changements réglementaires dans un esprit collaboratif.

2.2.2 – Exemple : une gestion documentaire facilitée pour les traitements spéciaux liés à la réglementation

Les vacances approchent. Vos collaborateurs, en banque ou un cabinet-conseil, s’inquiètent pour leurs backups chargés de les remplacer pendant leur absence ? Ils aimeraient réduire la complexité de la réglementation financière. Avec l’outil e-Reg, ils peuvent organiser à l’avance des tâches délicates ou ardues

C’est le cas pour la documentation des traitements spéciaux relatifs aux reportings réglementaires en Suisse. Il en va de même dans le cadre de tâches épisodiques qui exigent d’étudier la réglementation en détail. Notre plateforme aide en effet vos équipes à gagner du temps grâce à un support documenté clair, à jour et aisément accessible.

Ne faites pas l’économie d’un outil RegTech. Mettez en place un tel processus technologique adapté et conçu pour les spécificités de la Suisse. Il soulage le secteur bancaire et tous ses collaborateurs des services financiers chargés de la réglementation. Réduction du temps et des coûts, limitation des risques, fluidification des échanges et de la gestion des changements réglementaires, la RegTech aide à rendre la conformité moins complexe. Pour vous faire votre propre avis, rien de mieux qu’une démo en ligne d’e-Reg !

 

Avantages de la RegTech pour documenter vos traitements spéciaux liés à la réglementation financière

Documenter les traitements spéciaux réglementaires avec la RegTech pour les backups

La réglementation financière rend parfois les tâches complexes dans les banques. C’est notamment le cas en période de congés quand les backups remplacent les titulaires ou lorsque certains traitements s’effectuent sans documentation suffisante. Il en résulte alors une perte de temps ainsi que des coûts financiers supplémentaires. Découvrez pourquoi et comment les outils de RegTech facilitent le travail dans toutes ces situations liées aux dispositions réglementaires.

1 – Les contraintes de la réglementation financière pour les équipes

Tous ceux qui sont confrontés à la gestion de la réglementation financière connaissent sa complexité. Quand les congés arrivent ou pour un traitement réglementaire spécifique peu régulier, c’est souvent l’assurance de compliquer encore plus le travail des collaborateurs.

1.1 – Les périodes de congé fragilisent la préparation des reportings réglementaires des banques

Les personnes chargées des reportings réglementaires dans les banques ne partent pas toujours en vacances l’esprit léger. Leurs remplaçants sauront-ils établir les ajustements nécessaires correctement pour ce type de rapport obligatoire dans le secteur bancaire ? C’est d’autant plus vrai s’ils ne communiquent pas la documentation suffisante sur ces points à ajuster ainsi que leur justification réglementaire.

Alors, les backups doivent réaliser des recherches réglementaires approfondies afin de trouver les bonnes sources qui permettent de décider les traitements à opérer. En quelque sorte, le manque d’outils ou d’informations détaillées pour gérer ces procédures rend l’établissement correct des reportings réglementaires plus périlleux.

1.2 – Un déficit de documentation des traitements périodiques alourdit le travail réglementaire

Certaines exigences de la réglementation imposent d’effectuer parfois des traitements périodiques dans toute banque. Si ces questions réglementaires restent insuffisamment documentées, à chaque fois la personne chargée du dossier doit refaire les mêmes recherches pour traiter correctement les données. C’est une perte de temps manifeste.

1.3 – Des actions réglementaires parfois épisodiques qui complexifient la tâche sans outil 

Parfois, la réglementation impose aux banques de réaliser certaines opérations seulement une fois par an, voire par semestre ou trimestre. Pour plus d’efficacité face à cette faible périodicité, mieux vaut disposer d’une documentation précise et à jour des traitements nécessaires. Sans procédure détaillée, les services confrontés à la réglementation financière perdent beaucoup d’énergie à chaque fois.

1.4 – Des coûts financiers induits en matière de réglementation financière

Toutes ces situations dans les banques suisses génèrent de la perte de temps afin d’identifier les bonnes informations et traiter correctement les données financières. N’oublions pas non plus, les risques d’erreurs dans l’application des textes ou dans l’établissement des reportings. C’est donc une situation préjudiciable pour la conformité et qui crée un coût financier supplémentaire dans le secteur bancaire.

2 – La RegTech, l’outil indispensable pour documenter les traitements spéciaux périodiques

Évidemment, le droit impose de respecter les exigences des régulateurs. Toutefois se pose la question de réduire cet impact financier de la réglementation qui pèse sur la finance des banques. C’est un des objectifs des RegTechs.

2.1 – Qu’est-ce que la RegTech ou Regulatory Technology ? 

La définition de la RegTech a évolué dans le temps. En français, ce terme signifie “technologies de la réglementation”. Les solutions RegTech correspondent à des outils généralement accessibles sur le cloud et en mode SaaS. Elles aident les acteurs bancaires à se mettre en conformité avec les règlements et les lois et à le rester

Ces entreprises de la Fintech spécialisées dans le domaine réglementaire utilisent des technologies comme l’intelligence artificielle, le machine learning, le big data ou la biométrie. Les RegTechs interviennent dans de nombreux domaines. Citons la lutte anti-blanchiment, la veille réglementaire, la gestion des risques et de la conformité, l’activité de reportings, etc. 

2.2 – Atouts de la RegTech pour la documentation et la traçabilité des ajustements et opérations réglementaires

Les RegTechs spécialisées dans la gestion des informations réglementaires aident à remédier aux difficultés expliquées précédemment. En effet, ce type de solution RegTech permet aux banques de simplifier la réglementation financière en la rendant plus accessible, collaborative et traçable. Ces outils constituent donc une solution pour parer aux absences. Ils permettent d’élaborer des procédures facilement accessibles par les différents collaborateurs sur une plateforme collaborative.

2.3 – Exemple de RegTech en Suisse : la plateforme d’easyReg

Il existe un outil RegTech suisse spécialement conçu pour simplifier et gérer la réglementation de ses clients, les banques ou les cabinets-conseils auprès du secteur bancaire. C’est e-Reg, la plateforme en mode SaaS proposée par notre société easyReg.

2.3.1 – Notre mission RegTech

Pour les avoir côtoyées de l’intérieur, nous connaissons les difficultés que peut présenter la réglementation financière suisse. S’y ajoutent celles issues des institutions financières européennes comme internationales. Aussi, nous proposons avec notre outil RegTech des services dématérialisés pour simplifier la vie des différents acteurs confrontés régulièrement aux textes réglementaires.

2.3.2 – Avantages d’e-Reg

Notre solution de Regulatory Technology présente les avantages pratiques suivants :

  • travail de recherche réglementaire totalement dématérialisé sur une plateforme hébergée sur le cloud ;
  • possibilité de tracer les informations ;
  • travail collaboratif au sein d’une équipe, pour une procédure à suivre ou un projet de changement réglementaire ;
  • réduction du temps passé à l’élaboration des reportings et leurs traitements ou ajustements ;
  • amélioration de l’efficacité des collaborateurs chargés de la réglementation financière ;
  • diminution du coût et du risque de non-conformité.

2.3.3 – Exemples de services offerts pour documenter ses travaux : les commentaires et le tableau de bord d’e-Reg

Notre logiciel RegTech permet, après l’analyse d’un texte réglementaire, de le commenter et d’en informer un collègue ou remplaçant pendant les congés par exemple. 

Voici la fenêtre qui apparaît sur e-Reg lorsque nos clients décident d’ajouter un commentaire :

travail collaboratif en réglementation financière

Vous pouvez ensuite sélectionner une personne de l’entreprise pour l’informer :

travail collaboratif en réglementation financière

Sur le dashboard général, dans l’onglet “collaboration” de notre RegTech, l’utilisateur peut consulter l’ensemble des tâches qui lui sont assignées avec les statuts. C’est en quelque sorte un pense-bête pour toute personne qui remplace un collaborateur de la banque absent. Il en va de même en cas de traitements réglementaires peu courants et épisodiques à réaliser.

Avec un outil RegTech, la gestion des travaux liés à la conformité dans les banques se simplifie. Si vous envisagez la mise en place d’un tel logiciel pour aider les équipes en finance et gagner du temps, nous vous proposons de prendre rendez-vous pour une démonstration de notre solution.

Banques suisses : les ratios réglementaires essentiels actuels… et à venir ?

ratios réglementaires

Même si la réglementation financière suisse et internationale n’a cessé d’évoluer au fil des années et risque probablement encore de se modifier, il est possible de dégager 5 ratios réglementaires clés les plus suivis dans une banque suisse. Cet article détaille chacun de ces indicateurs, les objectifs poursuivis et leur efficacité. Vous y trouverez aussi les textes de loi et les circulaires FINMA qui les régissent actuellement ainsi que l’impact potentiel de Bâle III final.

0 – Évolution des ratios réglementaires dans le temps

Nous détaillons dans la suite de l’article les cinq plus importants indicateurs clés que les banques suisses doivent respecter sur le plan de la réglementation financière actuelle. Ces ratios ont fait l’objet de multiples évolutions dans le temps. Pour les petits établissements, différentes règles de simplification (“proportionnalité”) existent. Nous les traiterons dans un prochain texte.

0.1 – Les travaux du Comité de Bâle

La Suisse est membre du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire. Son objectif consiste à renforcer la fiabilité et la sécurité du système bancaire international. Cette instance a proposé depuis sa création en 1974 de nombreux indicateurs, à travers ses directives et normes, afin de mesurer et de limiter la prise de risques des banques.

Toutefois, malgré cette volonté de normaliser l’approche financière du risque, c’est parfois compliqué de couvrir ainsi toutes les réalités des établissements avec des modèles d’affaires et des environnements différents. Contrôler par des ratios réglementaires tout en favorisant la croissance et l’activité économique constitue un art plus qu’une science exacte. 

0.2 – L’impact des crises financières sur les ratios réglementaires

Faisant suite à la crise mondiale majeure de 2008, le comité de Bâle a conduit de nombreuses réformes appelées Bâle III afin de renforcer le contrôle des fonds propres et des liquidités. La publication des standards finaux à respecter en 2017 vient compléter le train de nouvelles mesures entrées en vigueur en 2013. D’où le nom de Bâle III final. La mise en œuvre en Suisse devrait s’effectuer en 2025. 

Les indicateurs évoluent donc au gré des crises et, espérons le, gagnent en maturité à chaque changement. Pourtant, ces nouvelles approches n’ont pas suffi à éviter les difficultés du secteur bancaire mondial, aux USA ou en Suisse en 2023. D’autres modifications interviendront probablement encore dans les prochaines années.  

0.3 – Un objectif constant dans le temps : la sensibilité aux risques

Ces différents ratios réglementaires utilisés dans les banques suisses visent à mesurer la sensibilité au risque. Ils servent à estimer le risque pris, grâce à des indicateurs transparents et relativement simples à calculer. C’est ainsi que le document de discussion du Comité de Bâle publié en juillet 2013 s’intitule “cadre réglementaire : assurer l’équilibre entre sensibilité au risque, simplicité et comparabilité”.

1 – Fonds propres dans les banques suisses

Les fonds propres font partie du pilier 1 du règlement de Bâle. Il précise les fonds propres à prendre en compte. Il fixe aussi les méthodes de calcul des fonds propres minimaux au titre des risques de crédit, opérationnels et de marché.

1.1 – Un ratio réglementaire pondéré par les risques

C’est la première exigence en Suisse en matière de capital. Ainsi, les actifs des banques sont pondérés par différents pourcentages en fonction du risque. Le terme anglais utilisé est RWA pour risk weighted assets. Ces actifs pondérés sont ensuite mis en rapport avec le capital (ajusté) de la banque en question.

1.2 – Calcul actuel des fonds propres selon les textes en vigueur

Ce premier indicateur de fonds propres a évolué dans le temps. Actuellement, la réglementation exige ce calcul pour le risque de crédit, le risque de marché et le risque opérationnel.

Notez que le comité de Bâle ne requiert pas de calculer les fonds propres pour le risque de taux d’intérêt au niveau du pilier 1. Toutefois, c’est intégré dans le pilier 2 relatif à la couverture des fonds propres et à la gestion des risques. La Suisse l’a traduit dans la réglementation de la planification des fonds propres, selon la circulaire FINMA 11/02. À la lumière de la crise bancaire mondiale actuelle, nous pouvons nous interroger sur cette absence de fonds propres obligatoires pour le risque de taux d’intérêt.

1.3 – Introduction du leverage ratio (LR), donc sans pondération des risques

L’indicateur de fonds propres tel que défini précédemment a été parfois détourné par le passé. En effet, certains établissements bancaires avaient investi dans des actifs notés AAA, donc avec une pondération par les risques à 0 %. Or, en réalité, ils présentaient un risque. De ce fait, les régulateurs ont modifié doublement les exigences. D’une part, ils ont durci les règles lors de l’utilisation de notations externes. 

D’autre part, ils ont renforcé la réglementation avec l’introduction du “leverage ratio” dit LR. C’est un ratio de fonds propres non pondéré. Il se calcule en pourcentage de l’engagement total. Cette notion de levier maximal correspond au rapport entre les actifs et le capital ajusté. Il limite de façon absolue le levier possible.

1.4 – Les sources réglementaires suisses à utiliser pour les fonds propres

Pour ces ratios réglementaires relatifs à la solvabilité des banques, référez-vous en Suisse à l’Ordonnance sur les fonds propres (OFR). C’est l’annexe 8 de l’OFR qui définit le total minimum des fonds propres. Des circulaires FINMA complètent les règles à appliquer. Notez que ces textes feront l’objet d’une modification lors de la mise en œuvre de Bâle III final.

2 – LCR ou Liquidity Coverage Ratio

Ce ratio réglementaire relatif à la liquidité des banques s’est ajouté aux indicateurs existants après la crise financière de 2008.

2.1 – Définition du LCR

L’objectif est la surveillance de la capacité de chaque banque à disposer en permanence de liquidités suffisantes afin de respecter ses obligations de paiement, même si une crise survient. Le fait de conserver suffisamment de liquidités en réserves doit permettre de passer une situation difficile avec une dégradation brutale. 

Le comité de Bâle a conçu cet indicateur de telle sorte que le niveau d’actifs liquides de haute qualité (HQLA) sécurise la pérennité de la banque en cas de crise pendant 30 jours calendaires. On parle de stress test uniforme de liquidité, sur la base d’hypothèses de sorties de fonds (outflows) et d’entrées de fonds (inflows).

2.2 – Calcul du ratio LCR

Conformément à l’article 13 de l’Oliq, le LCR correspond au rapport entre l’encours des HQLA (actifs liquides de haute qualité) et la sortie nette de trésorerie attendue à 30 jours en situation de crise. Pour respecter les exigences du LCR, la banque doit présenter un ratio supérieur ou égal à 1.

2.3 – Les limites actuelles du Liquidity Coverage Ratio

Toutefois, des rachats dans l’urgence réalisés récemment pour éviter des faillites mettent en évidence la nécessité de faire évoluer ce ratio LCR. Il n’est plus tout à fait adapté à notre époque où l’argent peut partir encore plus vite d’une banque que ce que prévoit cet indicateur.

2.4 – Les textes en matière de ratio de liquidité

Pour la Suisse, c’est l’ordonnance sur les liquidités des banques et des maisons de titres (Oliq) qui définit le LCR, tant pour les exigences quantitatives que qualitatives. La circulaire FINMA 15/02 précise les règles d’application. La mise en place de Bâle III en Suisse pays ne modifiera pas ces textes. C’est en quelque sorte une bonne nouvelle pour la simplification de la réglementation financière.

3 – Le leverage ratio ou ratio de levier

Cet indicateur introduit la notion de ratio d’endettement maximum, conformément aux exigences prévues dans le pilier 1 du règlement de Bâle.

3.1 – Objectif de cet indicateur bancaire

C’est un ratio de fonds propres non pondéré sur les risques. Cet indicateur réglementaire restreint l’effet de levier maximal d’une banque. Il limite de façon absolue la taille du bilan de la banque par opposition au ratio des fonds propres qui fonctionne de manière risk based.

3.2 – Les sources d’information en matière de leverage ratio pour la Suisse

Dans notre pays, c’est l’Ordonnance sur les fonds propres (OFR), complétée par la circ.-FINMA 15/03 qui définit les exigences de leverage ratio. Ces textes feront l’objet d’une modification pour intégrer les dispositions de Bâle III final.

Niveau de ratio de levier requis en Suisse

Selon l’art. 46 de l’OFR, les banques suisses non systémiques doivent présenter des fonds propres de base d’au moins 3 % des positions non pondérées. Ce niveau s’avère conforme aux standards minimaux de Bâle.

4 – Ratio réglementaire NSFR

Le NSFR signifie Net Stable Funding Ratio, soit en français, ratio structurel de liquidité long terme. Il est aussi appelé ratio de financement. Il fait partie d’une des réformes majeures introduites par le Comité de Bâle après la crise de 2008-2009.

4.1 – Définition et rôle du NSFR

L’objectif de cet indicateur consiste à assurer le financement à long terme des établissements bancaires. Ainsi le Comité de Bâle écrivait en 2014 que “le NSFR exigera des banques qu’elles maintiennent un profil de financement stable s’agissant de la composition de leurs actifs et de leurs activités de hors-bilan”. Avec une telle structure financière, le risque de défaillance se réduit. Toutefois, l’impact de ce ratio semble peu important pour le moment en Suisse.

4.2 – Textes de la réglementation financière relatifs au NSFR

L’Ordonnance sur les liquidités des banques (Oliq) régit le ratio NSFR. La circ.-FINMA 15/02 en précise les règles d’application. Le déploiement de Bâle III final n’impactera pas ces textes réglementaires dans notre pays.

4.3 – Calcul et niveau du ratio de financement en Suisse

L’article 17g de l’Oliq détaille le calcul du NSFR. C’est le rapport entre le financement stable disponible (Available Stable Funding ou ASF) et le financement stable exigé (Requirend Stable Funding ou RSF). Les exigences minimales correspondent à un taux de NSFR au moins égal à 1.

5 – Les gros risques ou concentration risks

Même si ce n’est pas un ratio réglementaire à proprement parler, les limites applicables en matière de gros risques s’avèrent parfois structurantes. Elles nécessitent un suivi actif.

5.1 – Des règles destinées à limiter le risque de concentration des acteurs bancaires

L’objectif consiste à mesurer le risque de concentration excessive et à le limiter. De notre point de vue, ces indicateurs s’avèrent plutôt performants et ont montré leur efficacité. Sur la base de notre expérience, c’est, après le ratio des fonds propres, un de ceux qui soulève le plus grand nombre de questions.

5.2 – Les textes de la réglementation qui régissent les gros risques

C’est l’Ordonnance sur les fonds propres (OFR) qui réglemente les “gros risques”, notamment dans le titre 4. Ainsi l’article 95 définit le gros risque lorsque la position globale envers une contrepartie ou un groupe de contreparties liées atteint ou excède 10 % des fonds propres de base corrigés

L’art. 109 détaille la notion de groupe de contreparties liées. Enfin, la circ.-FINMA 19/01 en précise l’implémentation pratique. Quant à Bâle III final, il n’impactera pas ce point. En effet, la version en vigueur de Bâle III les a déjà pris en compte.

Des ratios réglementaires suisses qui n’ont pas fini d’évoluer

Les régulateurs se sont appliqués ces dernières années à faire évoluer les ratios bancaires au niveau international afin de limiter le risque des banques sans juguler leur croissance. Ces changements permanents vont très certainement se poursuivre.

Dans une société mouvante et dynamique où l’innovation ne cesse de bousculer les pratiques, les indicateurs bancaires actuels ne conviendront probablement plus demain. Ils devront intégrer de nouveaux concepts pour réagir à la crise financière de 2023, notamment sur le plan du risque de liquidité et celui de taux. Mais, ce ne seront pas les seules évolutions. Des ratios de durabilité, entre autres, s’ajouteront aux exigences actuelles. La réglementation n’a pas fini de s’adapter !

easyReg accompagne ce changement perpétuel et vous propose aujourd’hui comme demain, des solutions RegTech pour vous simplifier la vie. Envie de découvrir notre plateforme e -Reg ? Prenez-contact pour une démonstration en ligne.