Ratio de liquidité LCR : définition et utilisation dans les banques suisses

Parmi les ratios réglementaires à connaître dans le secteur des services financiers, voici le ratio de liquidité LCR ou Liquidity Coverage Ratio. Nous vous donnons sa définition, son mode de calcul ainsi que les textes qui le régissent, Comité de Bâle comme réglementation suisse. Nous vous précisons aussi quel est l’autre ratio de liquidité (NSFR) et pourquoi vous ne devez pas le confondre avec le ratio LCR.

Qu’est-ce que le ratio de liquidité LCR ?

LCR signifie en anglais Liquidity Coverage Ratio. C’est un des cinq indicateurs réglementaires les plus importants pour les banques suisses. Tous visent à mesurer la sensibilité au risque

Le ratio de liquidité LCR apparaît après la crise financière de 2008, sous l’impulsion du Comité de Bâle. Le souhait de cette instance internationale est qu’un niveau d’actifs liquides de haute qualité (HQLA ou High-Quality Liquid Assets) élevé permette d’assurer la pérennité de la banque, si une crise financière intervient pendant une période de 30 jours calendaires. Ce ratio mesure donc la liquidité à court terme.

Quel est l’objectif du Liquidity Coverage Ratio (LCR) ?

Le ratio de liquidité LCR sert à vérifier qu’un établissement bancaire présente la capacité permanente de faire face à ses obligations de paiement, même en cas de crise. Les réserves de liquidité constituées d’HQLA doivent suffire à passer un pic difficile, y compris si la dégradation s’avère brutale.

Le processus qui permet de s’assurer de la réalisation de cet objectif par la banque est un stress test uniforme de liquidité. Il se base sur des hypothèses standardisées de montants, tant en sorties de fonds qu’en entrées de fonds sur la période de 30  jours (inflows et outflows). C’est donc un ratio qui vise à limiter les risques de défaillance brutale et à autoriser la comparaison entre les différents acteurs.

Quels sont les textes réglementaires qui régissent le LCR ?

La Suisse a introduit le ratio de liquidité LCR dans l’ordonnance sur les liquidités des banques et des maisons de titres (OLiq). Ce texte fixe les obligations réglementaires tant qualitatives que quantitatives.

Pour mettre en application ces dispositions, les acteurs de la réglementation bancaire en Suisse se réfèrent aussi à la circulaire FINMA 15/02. En cette fin d’année 2023, Bâle III final n’est pas encore mis en œuvre dans notre pays. Toutefois, nous savons que ces futures exigences réglementaires ne viendront pas modifier la gestion du ratio de liquidité LCR pour les établissements bancaires suisses.

Comment calculer le ratio de liquidité à court terme (LCR) ?

Pour réaliser le calcul du ratio de liquidité d’une banque, référez-vous à l’article 13 de l’Oliq :

  • (A) montant des encours des actifs liquides de haute qualité (HQLA) ;
  • (B) montant de la sortie nette de trésorerie sur 30 jours en cas de situation de crise ;
  • ratio de liquidité LCR = (A)/(B).

Notez que les actifs des banques qui entrent dans la catégorie HQLA doivent répondre aux critères stricts prévus par l’ordonnance sur les liquidités.. Les exigences réglementaires demandent que ce ratio de liquidité à court terme soit supérieur ou égal à 1 (ou 100%).

Un autre ratio de liquidité à connaître dans une banque suisse

Le ratio de liquidité court terme LCR ne doit pas être confondu avec un autre indicateur qui mesure aussi les risques en matière de liquidité : le NSFR.

NSFR veut dire Net Stable Funding Ratio. En français, on parle de ratio structurel de liquidité long terme. Vous pouvez également rencontrer l’expression ratio de financement. C’est également un concept introduit au niveau du comité de Bâle à l’issue de la crise financière de 2008-2009. L’objectif de cet indicateur est de limiter le risque de défaillance structurelle des banques.

Dans une banque suisse, cet indicateur a pour objectif de mesurer sa capacité à se financer sur le long terme. L’enjeu est de s’assurer que les établissements disposent d’actifs ainsi que d’activités hors bilan suffisamment stables pour maîtriser le risque de défaillance. C’est également l’ordonnance Oliq qui réglemente ce taux de liquidité à long terme au niveau des banques.

👉Pour découvrir d’autres définitions autour de la RegTech, nous vous suggérons de retourner à la table des matières de notre glossaire.

👉Si vous souhaitez en savoir plus sur easyReg, découvrez notre solution RegTech.